PRÉPARATION DE L’ENDOMÈTRE: RÉCEPTIVITÉ ET IMMUNOLOGIE

Pour obtenir une grossesse, il y a deux aspects majeurs à surveiller : obtenir un embryon sain, sans altération génétique, et avoir un endomètre capable d’accueillir l’embryon et aider à sa nidation. C’est ce deuxième aspect que nous allons voir dans cet article : la préparation de l’endomètre.

LA PRÉPARATION DE L’ENDOMÈTRE POUR UN TRANSFERT D’EMBRYON

On parle de préparation de l’endomètre lorsque la patiente va avoir un transfert d’embryon, sans stimulation préalable. Il s’agit des situations de traitement de TEC (Transfert d’Embryons Congelés) ou lors d’une FIV DO.

L’endomètre doit donc suivre une préparation entre le 1^er jour des règles et le transfert d’embryon. Pour suivre le développement naturel de l’endomètre, il s’agira d’un traitement hormonal à base d’œstrogènes:

• par voie orale ou vaginale (Provames)
• par patch (Vivelle Dot).

Cette hormone aidera l’endomètre à s’épaissir et à former une sorte de « matelas » pour l’embryon.

La préparation de l’endomètre devra être contrôlée par échographie. L’endomètre sera prêt lorsqu’il obtiendra ses deux paramètres:

• son épaisseur sera de plus de 7 mm,
• un aspect trilaminaire (trois lignes visibles en échographie).

Quelques jours avant le transfert (de 3 à 5 jours suivant le stade de développement de l’embryon à transférer), la patiente en traitement commencera la prise de progestérone par voie vaginale (Utrogestan) pour compléter la préparation.

Cette préparation dure environ 15 jours, selon les endomètres et selon les femmes.

Un endomètre à 7 mm aura les mêmes chances d’implantation qu’un endomètre à 14 mm.

ET SI LA PRÉPARATION DE L’ENDOMÈTRE N’ÉTAIT PAS SUFFISANTE ?

Dans certains cas, l’endomètre atteint une épaisseur idéale, à un bel aspect, et pourtant l’embryon ne s’accroche pas. Dans ces situations, deux aspects sont à vérifier :

• la génétique de l’embryon
• la réponse de l’endomètre.

Lors d’échecs d’implantation ou de fausses-couches relativement précoces, il se peut qu’il y ait un problème au niveau de l’endomètre et qu’il n’accepte pas l’embryon.

Il existe pour cela des tests un peu plus poussés qui permettent d’ajuster la préparation endométriale :

• le test de réceptivité de l’endomètre
• le test immunologique.

LE TEST DE RÉCEPTIVITÉ ENDOMÉTRIALE :

Le test de réceptivité endométriale est un examen au niveau de l’endomètre qui permet de savoir s’il sera prêt, c’est-à-dire « réceptif », avec une préparation hormonale classique. En d’autres termes, ce test calcule la « fenêtre d’implantation » de l’endomètre.

En règles générales, un endomètre est « réceptif » à recevoir un embryon entre le 20^ème et 24^ème jour du cycle de la femme. Mais dans certain cas, la fenêtre d’implantation sera décalée. L’endomètre aura alors besoin de plus ou de moins de jours de préparation avant un transfert d’embryon.

Ce test consiste en une préparation endométriale classique, comme s’il s’agissait d’un transfert d’embryon (œstrogènes + 5 jours de progestérone). Mais à la place du transfert, il y aura une biopsie de l’endomètre (un petit prélèvement) afin d’en analyser ses facteurs de réceptivité.

Si le résultat est « réceptif », alors le même protocole sera suivi pour un prochain transfert. Si au contraire, l’endomètre est « pre-récéptif » ou « post-récéptif » un nouveau protocole sera établi pour obtenir un meilleur résultat, en jouant sur le nombre de jours de progéstérone.

LE TEST D’IMMUNOLOGIE DE L’ENDOMÈTRE

Le test d’immunologie se base sur l’étude des cellules de défenses de l’endomètre. Dans certains cas, les cellules immunologiques subissent un déséquilibre et seront trop actives face à l’arrivée d’en embryon au sein de l’utérus. Le résultat en sera un rejet de l’embryon, comme s’il s’agissait d’un corps étranger ou une bactérie, et son implantation et développement sera donc impossible.

Grâce au test d’immunologie et à l’analyse des cellules NK (Natural Killers), les cas de déséquilibre immunologique pourront être corrigés avec un traitement immunomodélateur qui aidera à accepter l’embryon.

Ce test est réalisé exactement de la même manière que le test de réceptivité endométriale (préparation + biopsie), les deux tests pouvant d’ailleurs se faire en même temps pour une étude complète de l’endomètre.

À lire aussi : Innovation PMA : les dernières techniques